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Rentrée 2005

RENTREE 2005 - NOUVEAU

Note des inspecteurs à l’attention des professeurs chargés
de l’enseignement de l’allemand et de l’anglais en lycée professionnel.

Nous espérons que cette rentrée a été excellente pour vos élèves et pour vous-même et que vous avez trouvé dans votre établissement une situation leur permettant, et vous permettant, de travailler dans de bonnes conditions.

Il est universellement reconnu que l’exercice du métier d’enseignant, s’il apporte souvent de grandes satisfactions, peut se révéler parfois particulièrement complexe et éprouvant. Nous en sommes témoins. C’est pourquoi nous nous efforçons, chaque fois que possible, de vous apporter, à la lumière des observations de classes et des entretiens, notre appui, notre aide, nos conseils et nos encouragements.
Nous savons bien sûr que cette vision est ponctuelle et ne peut que partiellement refléter l’investissement considérable, les choix pédagogiques difficiles que vous faites en fonction de publics inégalement motivés, dont les niveaux sont hétérogènes, et pour la réussite desquels, malgré les doutes passagers, vous oeuvrez quotidiennement.
Nous avons pensé qu’il pourrait être utile de vous informer des orientations ministérielles, puis de vous faire part de l’avancée de notre réflexion au niveau académique.


1. Les orientations ministérielles :

Pour le Ministre il est clair qu’en langue vivante notre effort doit porter en priorité sur l’oral :
« Il faut que nos élèves s’expriment davantage à l’oral dans les enseignements de langue vivante. »
« Partout où cela est possible, des heures facultatives de conversation seront mises en place avec l’aide des assistants étrangers. »
Gilles de Robien (Conférence de presse – 31 août 2005)

… « A compter de la rentée 2005 la progression de l’apprentissage scolaire des langues vivantes se mesurera à l’aune de l’échelle des niveaux communs de référence pour les langues (CECRL) publié en 2001 par le conseil de l’Europe… A1 à la fin du primaire ; B1 à la fin de la scolarité obligatoire ; B2 à la fin des études secondaires, dans la voie générale ou professionnelle.
…A chacun de ces niveaux correspond un niveau un corpus de connaissances (d’ordre linguistique, sociolinguistique ou culturel) et un ensemble de capacités à mettre en œuvre pour communiquer. L’apprentissage des langues sera désormais abordé par l’action (approche du CECRL dite « actionnelle »). Les élèves seront entraînés à maîtriser les activités de communication langagière appropriées en vue d’accomplir telle ou telle action. Ceci implique d’innover tant au plan des pratiques qu’à celui de l’organisation…Un effort sera entrepris au sein des EPLE pour organiser les enseignements de langues selon le principe des « barrettes » afin de permettre à cet enseignement de fonctionner par groupe d’activité de communication langagière en fonction des niveaux de compétence du cadre européen de référence pour les langues et aux élèves de progresser à leur rythme en travaillant successivement les activités de communication langagière qu’ils ont besoin d’améliorer…
Extrait du « Plan de rénovation de l’enseignement des langues » ( consultable sur http://eduscol.education.fr/D0067/prl.htm )

2. Les constats des inspecteurs en langues vivantes :

Rares sont ceux qui parmi vous ne construisent pas leurs projets pédagogiques sans en fixer les grands objectifs et les sous-objectifs dans le cadre des programmes et d’une planification rigoureuse de séquences et de séances.
Vous vous efforcez pour la plupart de respecter un équilibre entre les quatre compétences de communication et si l’approche est tantôt plutôt thématique, tantôt notionnelle/fonctionnelle, parfois encore essentiellement linguistique, vous avez depuis longtemps compris l’importance que revêt l’apprentissage d’une langue vivante par de fréquentes mises en situation de communication au cours desquelles, si vous ne faiblissez pas sur des exigences raisonnables de correction linguistique, vous avez su ne pas étouffer pour autant l’envie de communiquer. Enfin, vous avez majoritairement compris qu’il était essentiel de varier les stratégies, les supports et les outils afin de susciter l’intérêt des élèves et, dans le meilleur des cas, de les motiver, sans pour autant faiblir sur les exigences quant au soin, à la régularité du travail et au respect qui vous est dû.

3. Les recommandations

Cependant, sans doute en partie à cause de la contradiction actuelle entre l’incitation institutionnelle qui voudrait que l’on entraînât les élèves à s’exprimer à l’oral alors que les épreuves obligatoires restent essentiellement écrites, l’entraînement à la compréhension et à l’expression orales n’ont pas encore toute leur efficacité.

Par une trop fréquente confusion entre apprentissage et vérification des connaissances, nous tendons à privilégier lors des phases d’apprentissage des activités ou des exercices (exercices à trous, vrai/faux, mots ou expressions à relier, travail oral en doublettes, grilles de compréhension, etc.) qui sont en réalité le plus souvent de l’ordre de l’évaluation plutôt que de l’apprentissage à proprement parler.

Bien sûr, cela fonctionne et l’illusion d’efficacité peut être complète puisque, grâce aux quelques élèves déjà solides ou qui ont bonne mémoire, quelques travaux sont réussis.
Mais la phase d’observation, de préparation méthodologique, d’entraînement, d’acquisition de réflexes , si elle est rarement inexistante, est souvent trop succincte. Ainsi, l’évaluation de la compréhension orale d’un passage devrait avoir été précédée de toute une série d’activités de sensibilisation à une ou deux particularités phonologiques.
Comme l’apprentissage d’un instrument, comme la préparation d’un athlète, l’apprentissage d’une langue vivante suppose un entraînement répétitif, régulier, une véritable « gymnastique », intensive et quotidienne. Et l’enseignant, une fois les modèles donnés, ne doit plus faire mais faire faire.
La mémorisation indispensable et l’acquisition de réflexes, par tous les élèves, dans des situations de communication données, sont à ce prix. Toute cette « gymnastique », cet entraînement, ne devraient converger que vers un seul but : rendre tous les élèves capables, avec un minimum d’hésitations de remplir le contrat fixé en début de séance.
Mieux vaut, s’il le faut, réduire quelque peu ses ambitions et être certain que ce que l’on a voulu faire acquérir est acquis. Une pédagogie de qualité sera plus efficace qu’une pédagogie de quantité.
Par ailleurs, puisque l’élève ne dispose que de peu d’heures hebdomadaires de langue vivante, il faut que chaque séance soit une véritable occasion d’immersion dans une langue différente de sa langue maternelle. Si l’élève ne comprend pas, alors la mise en contexte, le repérage, le raisonnement, les gestes, les mimiques, les dessins, les indices, l’aide d’autres élèves, etc. peuvent avantageusement le rassurer.
Enfin, l’essentiel de l’entraînement à la communication, une fois le modèle donné par l’enseignant lors de la phase d’observation ou d’écoute, ne doit plus se faire entre le professeur et l’élève mais d’élève à élève. Ce qui suppose que lors de cette phase, deux (ou plusieurs) groupes d’élèves soient mis face à face.
Il est bien entendu que lors de cette activité d’apprentissage, le professeur, devenu animateur/répétiteur, ne va pas faire appel aux élèves volontaires (car ce seront toujours les mêmes), mais va désigner les élèves chargés de prendre la parole, en s’efforçant de faire travailler, sous forme d’entraînement répétitif et intensif, l’ensemble de la classe. Ce n’est que lorsque le professeur aura eu l’impression que les élèves, même les plus faibles, auront acquis une (ou plusieurs) nouvelle(s) compétence(s), qu’il pourra s’il le souhaite vérifier, puis évaluer le degré d’acquisition.

Nous vous souhaitons une excellente année scolaire. Nous sommes à votre disposition pour tout complément d’information.

A Nancy le 19 septembre 2005.
Pour le Recteur,
Isabelle Wolf Gérard Martin-Kellie
Inspectrice de l’Éducation nationale Inspecteur de l’Éducation nationale
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