Anglais - Vice-Rectorat de la Nouvelle-Calédonie

Agrégation Externe 2010

Écrit : tronc commun

I - Littérature

1. William Shakespeare, King Lear. Ed. Reginald Foakes, Londres, The Arden Shakespeare, 1997. (N. B. :L’édition
Penguin Shakespeare sera utilisée à l’oral.)

2. Charlotte Brontë, Jane Eyre [1847]. Londres, Norton Critical Edition (3rd edition), 2000.

3. Emily Dickinson, du poème 303 page 143 au poème 348 page 166 et du poème 500 page 242 au poème 569 page 277 dans The Complete Poems. Londres, Faber and Faber, 1976.

4. Vladimir Nabokov, Lolita [1955]. Londres, Penguin Books, 2006. Film de Stanley Kubrick (1961).

5. Samuel Beckett, Endgame [1957]. Londres, Faber and Faber, 2006.

II - Civilisation

1. Le débat sur l’abolition de l’esclavage en Grande-Bretagne : 1787-1840

Les Britanniques se mobilisèrent contre le commerce des esclaves dès 1787, alors que leurs colonies sucrières dans
les Caraïbes - et les treize colonies qu’ils venaient de perdre en Amérique du Nord - s’étaient développées grâce à
l’arrivée massive d’esclaves africains. C’était donc à l’un des éléments du commerce florissant de leur propre Empire
qu’un groupe d’hommes et de femmes, Quakers et Anglicans, issus de la classe moyenne, s’attaquèrent dès 1787, en
fondant The Society for the Abolition of the Slave Trade à Londres. Thomas Clarkson, Granville Sharp, Josiah Wedgwood
et William Wilberforce entre autres, s’engagèrent dans une campagne contre le commerce des esclaves sur le terrain
parlementaire, en ayant au préalable mobilisé la société britannique par le biais de pétitions et de publications. En 1788
et 1792, le Parlement reçut des milliers de signatures (500 pétitions) issues de comités provinciaux contre l’esclavage.
Le « lobbying » de la Société contre l’esclavage auprès du Parlement déboucha finalement sur la loi de 1807 qui interdisait
le commerce des esclaves dans l’Empire britannique.
Le débat autour de l’esclavage prit une place centrale dans les premières décennies du XIXème siècle car cette cause
correspondait aux aspirations humanitaires et économiques de la nouvelle classe moyenne qui gagnait progressivement
en puissance dans la sphère politique. La cause des esclaves ralliait une majorité de la population, sans distinction de
classe ou d’église (plus de 800 pétitions contre l’esclavage adressées au Parlement en 1814, ou au Prince Régent en
1828).
En 1833, le Parlement britannique déclara l’émancipation de 750.000 esclaves sur le million que comptaient les îles des
Caraïbes, après avoir reçu 5000 pétitions, signées par un million et demi de Britanniques, ainsi qu’une pétition spéciale
signée par des femmes.
En 1840, Londres accueillit la première convention internationale contre l’esclavage, qui réunissait des anti-abolitionnistes
américains et britanniques.
Au cours de l’analyse de ce débat contre l’esclavage entre 1787 et 1840, on prêtera une attention toute particulière à
des aspects à la fois politiques et sociétaux :
- la campagne pour l’abolition de l’esclavage (pré-1807) puis celle en faveur de l’émancipation (post-1807) témoignent
d’une société britannique transformée et modernisée en moins de cinq décennies. On peut se demander comment ces
deux campagnes, menées entre 1787 et 1838, participèrent à la transformation radicale de la société britannique, au
sein de laquelle on pouvait noter la montée en puissance de la classe moyenne, les leaders de ces campagnes ;
- la campagne pour l’abolition du commerce des esclaves, puis celle consacrée à l’émancipation de ces derniers, créèrent
une dynamique nationale qui réussit à rallier des éléments de la société britannique souvent opposés par ailleurs : les
classes moyennes, les ouvriers, les « reformers » et les radicaux, les Anglicans et les « dissenters », les hommes et
les femmes… Quels étaient les ferments politiques et religieux qui rassemblaient ainsi cette « nouvelle » nation
britannique ?
- si les deux campagnes semblèrent mobiliser la société britannique sans distinction, on peut se pencher sur les
demandes plus catégorielles, celles de réformes politiques et sociales, qui opposaient la classe moyenne aux classes

ouvrières, dans les années 1830-40. Comment et pourquoi les tensions entre ces classes sociales, sensibles sur la
plupart des débats politiques (Repeal of the Test Act, Great Reform Act, New Poor Law, Factory and Mine Acts, the
Woman Question, the Anti-Corn Law League, Chartism…), se sont-elles apparemment apaisées autour de la campagne
contre l’esclavage ?
- quel était le poids du contexte international sur la campagne britannique avant et après 1807, puis après 1833 ? On
pourra, entre autres, réfléchir aux influences de la révolution française, puis à celles de la période napoléonienne, sur
le débat britannique (Toussaint Louverture, révoltes de St Domingue et la Martinique, rétablissement du commerce des
esclaves par Napoléon…). Dans les années 1830-40, on pourra s’intéresser aux échanges sur le sujet de l’esclavage
avec les abolitionnistes américains.

2. Le Sud de l’après Guerre de Sécession : de la Reconstruction à la re-ségrégation (1865-1896)

Entre la mise en place par le président Lincoln de son projet de reconstruction en 1865 et l’arrêt de la Cour Suprême
des États-Unis dans l’affaire Plessy V. Ferguson instaurant le principe de « séparation dans l’égalité » (separate but
equal) en 1896, le Sud des États-Unis fut le théâtre de bouleversements au sein desquels les questions raciales
jouèrent un rôle prépondérant. C’est l’étude de ces tentatives de recomposition institutionnelle, politique, sociale,
économique et culturelle centrée sur les relations raciales dans le Sud qui sera au coeur de la problématique.

Une première partie de la réflexion sera consacrée aux questions institutionnelles liées aux modalités de réintégration
des Etats sécessionnistes dans l’Union, puis à la négociation de la tutelle de l’Union sur les Etats de l’ancienne
Confédération. Les débats à Washington de la période de la Reconstruction (1865-1877) seront examinés avec attention.
Il s’agira d’analyser les termes de la Reconstruction « présidentielle » de Lincoln et Johnson, ainsi que ceux de la
Reconstruction « radicale » placée sous l’égide du législatif, et de s’attacher à l’examen des luttes d’influences entre
la présidence, le Congrès et la Cour Suprême : débat sur l’adoption des Treizième, Quatorzième et Quinzième Amendements,
mise en accusation (impeachment) de Johnson, Slaughterhouse Cases (1873), « compromis » de 1877, Civil Rights
Cases de 1883, etc.
On élargira évidemment la perspective politique, partisane et institutionnelle par le biais d’un examen approfondi des
affrontements entre Républicains et Démocrates dans le Sud même, où l’on étudiera les étapes de la reprise du pouvoir
dans la région par les Démocrates dits « rédempteurs » et la restauration de la suprématie blanche, mais aussi dans
le contexte plus large des États-Unis, puisque l’on ne saurait isoler le Sud du débat national. On ne peut en effet
négliger le rôle de l’Ouest en tant que « section » dans la dynamique de la Reconstruction.
Les questions économiques et sociales, liées aux années de guerre et à la nécessité de remplacer l’Institution
Particulière par un modèle prenant en compte les amendements de l’après-guerre, devront également faire partie de
la réflexion. Les grandes orientations économiques et sociales du « Nouveau Sud » (notamment le métayage en
agriculture et l’essor des industries minières et textiles dans les années 1880) seront prises en compte.
Le problème racial sera au centre de l’ensemble de ces questionnements, tant il est vrai qu’il a été au coeur de tous
les débats et de toutes les oppositions. Il s’agira de prêter une attention particulière aux nouveaux positionnements
sur les droits civiques suscités par l’abolition de l’esclavage, en particulier ceux des Républicains radicaux (création
du Freedmen’s Bureau, Reconstruction radicale) et des Afro-Américains (Tuskegee Institute, Booker T Washington et
ses critiques, affaire Plessy, etc.). L’on verra aussi comment le Sud n’a cessé de résister à la mise en oeuvre de l’égalité
raciale (Codes noirs, Ku Klux Klan, lois Jim Crow, privation du droit de vote).
À ces mutations du système politique et économique mais aussi de la place du Sud dans l’Union correspondent
évidemment de profondes transformations dans la culture de la région, liées en particulier à la redéfinition de l’idéologie
et de l’identité sudistes ainsi qu’à la question des représentations mythiques du Sud nées de ces années troublées.
L’histoire culturelle sera donc directement abordée avec comme fil conducteur la réécriture du récit sudiste après la
Guerre de Sécession.

III - Linguistique

a - Phonologie

Bibliographie
- Jones, D. English Pronouncing Dictionary, 16è édition. Cambridge, Cambridge University Press, 2003.
- Wells, J. C. Longman Pronunciation Dictionary, 3è édition. Londres, Longman, 2008.

b - Grammaire : les questions ne s’appuient pas sur un programme.

Oral

I - Épreuves à option

Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves d’admissibilité auquel s’ajoute, pour
chaque candidat, le programme ci-dessous correspondant à l’option A ou B qu’il a choisie au moment de l’inscription :

A. Littérature

- Anita Desai, In Custody [1984]. Londres, Vintage, 2001.

- Tobias Smollett, The Adventures of Roderick Random [1748]. Oxford, Oxford World’s Classics, 1979.

B. Civilisation

Alexander Hamilton, John Jay et James Madison, The Federalist : A Commentary on the Constitution of the United
States.
Edition et introduction de Robert Scigliano. New York, The Modern Library, 2001.

C. Linguistique

a) Commentaire de texte : épreuve hors programme. Dans son commentaire, le candidat devra traiter un sujet choisi
par le jury et il pourra aussi, s’il le souhaite, consacrer une partie de son exposé à tout phénomène linguistique représenté
dans le texte.

b) Leçon : dans le cadre du programme ci-dessous, il est demandé au candidat de répondre à une question d’ordre
théorique ou de discuter une ou plusieurs affirmations de linguistes tout en illustrant son argumentation à l’aide d’exemples
tirés d’un corpus d’anglais contemporain qui lui sera fourni lors de la remise du sujet. Des connaissances théoriques
sont attendues.

- 1. Les subordonnées nominales en to.

- 2. Les prépositions.

II - Épreuves communes

Lors de la préparation de l’épreuve hors programme en anglais, les candidats auront à leur disposition :
- Dictionnaires unilingues anglais et américain.
- The Encyclopaedia Britannica.
N.B. : Les éditions sont données à titre indicatif.

Mise à jour :
22 novembre 2009

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